
Rouge comme le coquelicot
Le charmant petit coquelicot rouge avec ses pétales «chiffonnées » était abondant dans nos campagnes par le passé. Plante messicole, celui-ci a failli disparaître complètement de nos paysages, en cause, les techniques modernes de l’agriculture et l’usage intensif des herbicides.
Notre gentil coquelicot peut trouver refuge dans un jardin champêtre ou, en groupe, il aura un effet grandiose et plein de grâce.
C’est une plante dite annuelle, mais celle-ci se ressème allègrement d’elle-même. Très facile à accueillir dans votre jardin, elle fait partie de la famille des Papaveraceae. Le coquelicot ne dépasse guère 30 à 60 cm, il possède des tiges droites velues à feuilles découpées. Les fleurs à quatre pétales d’apparence fragile sont écarlates à base généralement noire (ceci pour la forme sauvage, d’autres couleurs sont disponibles comme nous le verrons plus loin). Elles dégagent l’odeur caractéristique des pavots.
Son nom à l’origine était une onomatopée «coquelicoq », déformation du «cocorico » du coq, en effet la fleur du Papaver rhoeas fait penser à la crête de cette volaille.
Pour la petite histoire, le coquelicot est devenu un emblème pour les poilus britanniques de la Première Guerre Mondiale car c’était la seule plante à fleurir dans les tranchées et sur les champs de bataille défoncés lors des bombardements. Sa couleur rouge symbolisant aussi le sang versé durant cette guerre. Encore aujourd’hui, le jour de l’Armistice, les Anglais arborent le coquelicot.
Probablement originaire d’Asie Mineure, son aire de distribution est vaste, on le rencontre bien sûr dans toute l’Europe mais aussi en Asie, en Afrique du Nord. Il a été également introduit aux Etats-Unis, en Australie et en Nouvelle-Zélande.
Pas que rouge...
De nombreuses formes cultivées sont maintenant disponibles dans les catalogues de graines dans tous les tons de rouge ou de rose. On y trouve également des formes blanches, jaunes, bleutées, bicolores, etc., en fleurs simples ou doubles. Personnellement, je préfère les fleurs simples qui sont à mes yeux plus gracieuses et plus naturelles. De nouveaux hybrides apparaissent régulièrement dans les catalogues des producteurs.
Vu sa raréfaction dans la nature, je pense que la forme sauvage doit être accueillie en priorité dans nos jardins. Mais si vous préférez avoir chez vous une forme cultivée, en voici deux que j’apprécie.
Une des plus célèbres est le coquelicot dit «de Shirley » créé par le révérend W.Wilks en Angleterre. En 1880, le révérend trouvait le long d’un chemin de campagne un coquelicot aux pétales à bord blanc. Il marqua la plante et retourna sur les lieux à l’automne pour récolter les graines. En semant ces graines dans son jardin de Shirley, il découvrit l’année suivante que sur quelques plantes, le blanc progressait.
Cet ecclésiastique sélectionna patiemment d’année en année les coquelicots ayant toujours plus de blanc dans les pétales jusqu’à l’obtention d’une forme parfaitement blanche.
Il travailla également sur la couleur centrale du coquelicot originellement noire pour aller vers le blanc, le jaune ou le rose.
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Une culture aisée !
Notre petit coquelicot préfère un sol bien drainé, quoiqu’il pousse dans presque tous les types de sol, à l’exception des sols argileux, trop humides.
Il tolère une ombre partielle mais l’exposition doit être ensoleillée si vous voulez avoir une floraison abondante.
On le sème en surface en avril ou même à l’automne pour l’année suivante. Le semis est pratiquement impossible à rater. Mélangez les graines très fines avec du sable pour une meilleure répartition. Semez directement en place, le coquelicot n’apprécie pas beaucoup les transplantations. Eclaircir à 20-30 cm. La floraison s’étend de mars à juillet.
La récolte des graines est facile puisqu’il suffit de retourner les capsules séchées au-dessus d’un sachet, les graines y tomberont en grande quantité.
Le coquelicot est très apprécié des abeilles et des papillons. Les oiseaux, et tout particulièrement le pinson, consomment ses graines.
Des propriétés médicinales intéressantes !
Le coquelicot est un sédatif doux utilisé surtout dans les cas d’insomnie, également contre la nervosité, l’anxiété, les désordres nerveux de la digestion. Il possède aussi des propriétés expectorantes et antitussives.
Les vertus thérapeutiques du coquelicot sont connues depuis l’Antiquité. Dioscoride et Pline le conseillaient déjà contre l’insomnie. Les Egyptiens et les Arabes en faisaient aussi grand usage.
Le coquelicot est légèrement narcotique mais bien sûr pas autant que son cousin le pavot (Papaver somniferum) dont le latex desséché n’est autre que l’opium, un puissant stupéfiant.
Il doit quand même être utilisé avec prudence et de préférence sous la supervision d’un herboriste qualifié. Un usage abusif des capsules risque de provoquer de graves intoxications. En infusion, ce sont les pétales qui sont utilisées, généralement, on met 5 à 10gr de pétales dans 1 litre d’eau qui vient de bouillir. On laisse infuser 10 min. Pour l’insomnie, on prend une ou deux tasses avant le coucher.
La récolte des pétales se fait en juin-juillet, de préférence pendant une journée sèche.
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